Origines et préhistoire
Les premières traces humaines au Laos remontent à plusieurs centaines de milliers d’années. Des fouilles dans les régions de Luang Prabang et de Houaphan ont révélé des outils en pierre, des peintures rupestres et des vestiges d’occupation datant du Mésolithique et du Néolithique.
Ces découvertes témoignent d’une implantation humaine ancienne, liée aux grottes karstiques et aux vallées fertiles du Mékong et de ses affluents. Les populations vivaient de chasse, de cueillette et de pêche, avant l’introduction progressive de l’agriculture.

Le royaume de Lan Xang (1353–1707)
Fondé en 1353 par le roi Fa Ngum, Lan Xang — « le royaume du million d’éléphants » — devient l’un des plus puissants royaumes d’Asie du Sud-Est. Sa capitale, Luang Prabang, rayonne comme centre politique, religieux et culturel.
Le bouddhisme Theravāda s’impose comme religion d’État, structurant la société et l’art. Les temples (wats) et les manuscrits en feuilles de palmier témoignent de cette effervescence spirituelle. Le royaume contrôle les routes fluviales du Mékong et développe un commerce actif avec ses voisins.
À partir du XVIIe siècle, Lan Xang s’affaiblit sous l’effet des luttes de succession et des pressions extérieures. En 1707, il se fragmente en trois royaumes : Luang Prabang, Vientiane et Champasak.

Période coloniale française (1893–1945)
En 1893, le Laos devient un protectorat français intégré à l’Indochine. Les Français imposent une nouvelle organisation administrative, introduisent l’enseignement moderne et développent des infrastructures (routes, cartographie, postes).
Cependant, le pays reste marginal dans l’économie coloniale, avec peu d’investissements par rapport au Vietnam ou au Cambodge. La société laotienne conserve une forte autonomie culturelle, et le bouddhisme continue de jouer un rôle central.

Seconde Guerre mondiale et indépendance
Durant la Seconde Guerre mondiale, le Laos est occupé par les Japonais (1945). Cette occupation fragilise l’autorité française et ouvre la voie aux mouvements nationalistes. Après la guerre, la France tente de rétablir son contrôle, mais les aspirations indépendantistes s’intensifient.
En 1953, le Laos obtient son indépendance dans le cadre des accords de Genève. Le pays entre alors dans une période de tensions, marqué par la guerre froide et les rivalités entre factions monarchistes, neutralistes et communistes.

Époque contemporaine (1975–aujourd’hui)
En 1975, après la victoire du Pathet Lao, la monarchie est abolie et la République démocratique populaire lao est proclamée. Le pays s’aligne sur le bloc socialiste et traverse une période d’isolement international.
À partir des années 1990, le Laos s’ouvre progressivement à l’économie de marché et à la coopération régionale (ASEAN). Le tourisme, l’hydroélectricité et l’exploitation minière deviennent des piliers économiques, tandis que Luang Prabang est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1995.
Aujourd’hui, le Laos reste un pays enclavé, mais il valorise son identité culturelle, son patrimoine bouddhiste et ses paysages naturels pour renforcer son attractivité et son rayonnement.

Frise chronologique
Occupations attestées (Mésolithique–Néolithique), vestiges analogues au sinanthrope dans la région de Luang Prabang.
Fa Ngum fonde un grand royaume laotien, structurant l’identité du pays.
Lan Xang se scinde en Vientiane, Luang Prabang et Champasak.
Intégration à l’Indochine française ; cartographies et chronologies des principautés laotiennes.
Guerre mondiale et recompositions politiques dans la région.
Croissance démographique, patrimoine et intégration régionale dans un pays enclavé.